• C’était fait. Moi qui attendais ce moment depuis tellement longtemps. Il m’était même devenu impossible de supporter ces bambins qui jouaient avec mes frères. J’étais très jaloux. Qu’avaient-ils de plus que moi ? Peut-être était-ce leur manteau à carreau immaculé qui leur valait l’honneur d’être choisis pour jouer, ou serait-ce plutôt grâce à leur gonflette que je n’avais pas. Mais leurs atouts et leur rembourrage ne leur permirent pas de vivre ce que MOI j’allais vivre.

    C’était moi. Moi qui avais été choisi. Mon premier match ! Et pas n’importe quel match. Un match qui, en cas de victoire, projetterait mon équipe en tête du championnat.

    Quand j’entrai sur le terrain : le choc ! Les tribunes du petit stade étaient pleines à craquer et je touchais une pelouse verte comme aucune autre. Pendant les trente minutes d’échauffement, je bondissais d’un bout à l’autre du terrain. J’étais heureux !

    L’heure du match sonna enfin et les deux équipes se mirent en place.

    Le jeu se déroula à merveille et au moment de la mi-temps, le score était toujours nul et vierge. Mais quand un joueur adverse me traita de « dégonflé », je fus si triste. Comment pouvait-on me traiter de « dégonflé » après m’être donné tant de mal. Mais je ne me décourageais pas. Les pompes du vestiaire me remirent d’aplomb.

    Oui, oui, oui !!! J’avançais droit vers le but adverse, j’y étais presque. J’allais peut-être marquer mon premier but. Encore quelques pas. Oui !!!!! Le public criait, nous gagnâmes de un but.

    A ce moment, je pensai à tous mes frères plus beaux et plus forts que moi, qui devaient être dans le noir au fond d’un filet, sur le banc de touche. Et je me dis que j’étais le ballon de football le plus heureux du monde.

     Nicolas


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